11. LibertéÀ la mémoire de Douce, la JumentRédigé par ׀ Jeudi 7 Mai 2009
Dans la ferme des animaux du célèbre George Orwell, la révolution des animaux commence un certain 21 juin dans la ferme de Mr Jones.
Les Cochons dirigent alors le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement: "Tout ce qui est sur deux jambes ou possèdent des ailes est un ami. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux." Ainsi pendant une certaine période, les animaux mettent de l’enthousiasme à finir les moissons et à construire un nouveau projet de société. Parmi eux, Douce, la Jument, est le personnage de l'histoire qui attire notre attention. Celle-ci s'attache, avec prudence et circonspection, à vérifier régulièrement sur le mur de la grange les inscriptions des principes énoncés. Mais le temps passe. La pluie, l'oubli, les simplifications, les raccourcis et les nouvelles interprétations effacent progressivement les commandements jusqu'à ce que l'âne de la ferme, Benjamin, finisse par lire à la jument, dont la mémoire s'effiloche, l'inscription du mur sur lequel il n’y a plus qu’un seul et nouveau commandement : "Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres" Moins égaux et de ce fait moins libres, l'histoire de la ferme des animaux, souligne une donnée intangible à nos sociétés: le devoir de vigilance est sacré. C'est inhérent à chaque époque et en ce sens la notre n'y échappera pas. Nous sommes nous aussi soumis à l'impératif de garder un œil lucide sur notre histoire commune européenne et un regard vigilant sur le présent et les nouvelles menaces pour la liberté. Vidéosurveillance dit "intelligente" ou requalifiée de videoprotection, Biométrie, fichage, accumulation d'informations numérisées, scanners corporels... Le perfectionnement rapide des nouvelles technologies, l'évolution de la sémantique et le franchissement progressif de ce que nous considérons comme des lignes rouges, structurent la problématique de notre réaction. La liberté individuelle, nécessaire dans la mesure où elle se conjugue à l’utilité du bonheur collectif, se mesure, se doit d'être défendue et repensée sans cesse. L' Europe, qui a vu naître la philosophie des Lumières, l'Habeas Corpus, et les écrits de John Locke, détient les instruments pour accepter l'autocritique, faire naître un état des lieux et des propositions pourvu que l'on s'oblige...à ne pas perdre la mémoire.
Les émissions dédiées à ce chapitre se trouvent ici :
Une liberté de la presse en danger, en Europe ? Vers une Europe des droits de l'homme ? |
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