Yves Bertoncini : UE, une légitimité encore en devenir

Après une première émission consacrée à la notion de confiance, Questions pour une euro démocratie revient et explore pour son deuxième numéro ce que l’on considère comme l’un des principaux défauts de l’Union européenne : à savoir son opacité et le trop grand éloignement de ses institutions par rapport aux citoyens ordinaires, bref tout ce que l’on a coutume de désigner sous l’expression générale de "déficit démocratique"  ou de "déficit de légitimité".
 
Nous avons choisi d'intituler cette émission : UE une légitimité encore en devenir
 
Au moment où les déficits publics et la dette des Etats monopolisent l’attention des observateurs européens, des gouvernements et de leurs électeurs, ce déficit d’un autre genre paraît oublié et comme invisible. Il était au cœur des débats de 2005 portant sur le projet de Traité constitutionnel, et ne fait à peu près plus parler de lui aujourd’hui : non que l’Union se soit radicalement transformée et démocratisée entre temps, mais que l’idée démocratique elle-même ne semble plus vraiment avoir de sens, « polluée » qu’elle est par des décideurs économiques et financiers – les fameux marchés – qui seraient seuls à disposer des leviers de décision. Au niveau national comme au niveau européen, c’est moins de déficit que d’impossibilité démocratique qu’il faudrait parler désormais.
 
C’est afin de prendre ce fatalisme à contre-pied que nous avons souhaité revenir à la dimension proprement politique et institutionnelle de l’Union européenne, pour en interroger les forces et les faiblesses historiques et pour tâcher de comprendre un peu quelles pourraient en être les prochaines évolutions. La CECA initiale était une création emprunte de « despotisme éclairé », et a permis une rupture sans précédent dans les relations jusque-là très conflictuelles entre les Etats européens. Mais cette méthode paraît aussi celle qui a atteint ses limites au cours de la dernière décennie. Ne faudrait-il pas basculer nettement dans un système beaucoup plus politique, plus parlementaire, pour ne pas dire plus populaire ? Comment alors y parvenir, si tant est qu’un tel basculement soit possible ?
 
Notre invité, Yves Bertoncini, un européen d'expérience puisqu'il a mené un large panel d'activités dans les affaires européennes, aussi bien dans le public que le privé.


Une émission enregistrée à Bruxelles et présentée par Anne-Sophie Michel et Lucas Surel.

Bonne écoute !!

Yves Bertoncini
Diplômé de l'IEP de Grenoble et du Collège d'Europe de Bruges, Yves Bertoncini a été administrateur à la Commission européenne (à la DG éducation et la DG politique régionale) avant d'être lobbyiste pour la fédération française des sociétés d'assurances.
Il est aussi enseignant à l'IEP de Paris, aux Mines ou encore à l'ENA, a également travaillé au Centre d'Analyse stratégique et pour le Ministère des affaires étrangères et européennes. Il était notamment conseiller auprès du secrétaire général des affaires européennes avant d'arriver en avril 2011 à Notre Europe, le think tank fondé par l’ancien Président de la Commission européenne Jacques Delors, en tant que secrétaire général. 
Yves Bertoncini est l'auteur de nombreuses publications de sciences politiques portant sur la construction européenne et les enjeux qui lui sont liés, parmi lesquels on peut citer: Politique européenne : Etats, pouvoirs et citoyens de l’UE", publié chez Dalloz en 2010, le dictionnaire critique de l'UE publié en 2008 chez Armand Colin, ou encore Europe, le temps des fils fondateurs publié aux éditions Michalon en 2005.


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